SÉNÉGAL - Actualité (1990-1996)

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République du Sénégal

Politique intérieure

Le 7 avril 1991, le président Abdou Diouf nomme Habib Thiam Premier ministre. Le 8, ce dernier présente son gouvernement au sein duquel figurent pour la première fois des opposants, dont Abdoulaye Wade, secrétaire général du Parti démocratique sénégalais, qui est ministre d’État sans portefeuille. (Il démissionnera en août 1992 pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle.)

En mai, un accord est signé entre le gouvernement et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (M.F.D.C.), indépendantiste.

Le 1er septembre 1992, de violents affrontements faisant une cinquantaine de morts opposent l’armée aux maquisards indépendantistes du M.F.D.C. à Kaguitt, à la frontière de la Guinée-Bissau. L’armée lance une vaste opération de ratissage dans toute cette région du sud du pays, qui est soumise à un blocus total. Ce sont les combats les plus meurtriers survenus dans la province irrédentiste de Casamance, le «grenier à riz» du Sénégal, depuis le début des troubles en 1983.

Le 21 février 1993 se déroule l’élection présidentielle. Le président Diouf (Parti socialiste) est réélu dès le premier tour avec 58,4 p. 100 des suffrages, contre 32,02 p. 100 pour Abdoulaye Wade.

Le 9 mai ont lieu les élections législatives. Le Parti socialiste au pouvoir conserve la majorité absolue à l’Assemblée.

Le 20 janvier 1994, après la dévaluation du franc CFA, les députés donnent à Abdou Diouf les pleins pouvoirs économiques.

Le 16 février, des émeutes meurtrières (6 policiers et 2 manifestants tués) éclatent à Dakar à la suite d’une réunion de l’opposition consacrée à la cherté de la vie après la dévaluation du franc CFA. Le 18, Abdoulaye Wade est arrêté avec d’autres dirigeants de l’opposition; le 24, ils sont inculpés pour «atteinte à la sûreté de l’État».

Le 15 mars 1995, le président Abdou Diouf reconduit dans ses fonctions le Premier ministre Habib Thiam à la tête d’un gouvernement remanié auquel participent 5 membres du Parti démocratique sénégalais. Le chef de celui-ci, Abdoulaye Wade, est nommé à nouveau ministre d’État sans portefeuille.

Le 6 avril, 4 touristes français disparaissent en Casamance. Dakar met en cause le Front sud du M.F.D.C. qui a repris, en décembre 1994, la lutte armée pour l’indépendance de la région, en dépit de l’accord de cessez-le-feu conclu, en juillet 1993, par le gouvernement et l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, chef des rebelles. Les opérations de ratissage de la région, menées avec l’aide de la France, portent des coups à la guérilla mais ne permettent pas de retrouver les otages.

Le 30 mars 1996, Ousmane Tanor Dieng succède au président Diouf à la tête du Parti socialiste. Le ministre d’État chargé des Affaires présidentielles apparaît ainsi comme le dauphin désigné du chef de l’État.

Vie économique

En 1990, l’économie connaît un léger mieux, en raison notamment de la remontée des cours de l’arachide. Ces progrès ne sont pas suffisants pour compenser, sur le plan des échanges extérieurs, le recul des ventes de phosphates et le renchérissement du prix du pétrole. L’économie sénégalaise demeure handicapée par la faiblesse de ses structures financières.

En 1991, le F.M.I. octroie un crédit, dans le cadre de la facilité renforcée d’ajustement structurel, pour soutenir le troisième programme de réformes économiques et financières du gouvernement.

En 1993, le Sénégal se trouve dans un état de quasi-banqueroute. L’aide internationale est suspendue depuis juillet 1992, le pays ne tenant pas ses engagements. Les principales cultures de rente, le coton et l’arachide, sont affectées par la faiblesse des cours mondiaux et la surévaluation du franc CFA. Le 24 août, les députés adoptent un plan d’austérité, conformément aux exigences des bailleurs de fonds. Les syndicats s’opposent en vain à ce programme.

Le 11 janvier 1994, sous la pression de la France et du F.M.I., les dirigeants des 14 États africains appartenant à la zone franc, dont le Sénégal, réunis à Dakar, annoncent la dévaluation de 50 p. 100 du franc CFA et de 33,3 p. 100 du franc comorien. Le 25, le Sénégal signe un accord avec le F.M.I. pour une somme de 270 millions de francs pour 1994 et de 400 millions par an pendant 3 ans. En mars, la conclusion de cet accord permet d’obtenir d’importantes aides extérieures. Toutefois, le bilan de l’ajustement monétaire est mitigé: le taux d’inflation reste élevé et les effets de la dévaluation sur l’état des finances publiques sont moins importants que prévu.

En 1995, le Sénégal poursuit l’application de son plan d’ajustement structurel, ce qui lui permet d’obtenir de nouvelles aides. Le déficit budgétaire et l’inflation diminuent, tandis que la croissance augmente, stimulée par une bonne saison touristique. Le programme de privatisations se poursuit, avec la cession de la Société nationale de commercialisation des oléagineux. Le projet de privatisation de la société nationale des télécommunications Sonatel se heurte à un mouvement de grève du personnel.

L’année 1996 est marquée par le succès de la privatisation de Sonatel. La croissance se maintient et l’inflation demeure limitée. Si les résultats de l’agriculture s’avèrent toujours décevants, ceux de l’industrie et du secteur des services bénéficient de la reprise des investissements. L’apaisement du conflit en Casamance contribue à une forte reprise de l’activité touristique.

Relations internationales

En janvier 1991, un traité est signé avec la Gambie afin de promouvoir la coopération économique et de maintenir la paix dans la région.

En août 1992, les relations diplomatiques sont rétablies avec la Mauritanie.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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